Après l'échec d'une médiation RDC-Rwanda sous l'égide de l'Angola, le M23 et 3.000 à 4.000 soldats rwandais, selon l'ONU, ont rapidement gagné du terrain ces dernières semaines. Ils encerclent désormais presque complètement la capitale de la province du Nord-Kivu, Goma, qui compte un million d'habitants et au moins autant de déplacés.
Dans une lettre adressée par le ministère congolais des Affaires étrangères à l'ambassade du Rwanda à Kinshasa, datée de vendredi et transmise samedi soir à la presse par la présidence congolaise, la RDC informe "du rappel des diplomates de l'Ambassade de la République Démocratique du Congo à Kigali avec effet immédiat", sans plus de précisions.
Plus tôt dans la journée, l'Union africaine (UA) a exhorté à la "cessation immédiate" des combats et réclamé "la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties".
Dans l'est de la RDC riche en ressources naturelles, les conflits s'enchaînent depuis plus de trente ans. Une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont déjà été décrétés puis rompus dans la région. Le dernier cessez-le-feu avait été signé fin juillet.
L'Union européenne a également appelé le M23 à "arrêter son avancée" et le Rwanda à "se retirer immédiatement" dans une déclaration signée par les 27 pays membres.
Les combats samedi se sont concentrés autour de Sake, cité du territoire de Masisi, située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Goma, selon des sources sécuritaires.
Une réunion d'urgence du Conseil de Sécurité sur la RDC est prévue lundi.